Brèves – mars 2021

Retrouvez une sélection de l’actualité de la santé transfrontalière franco-belge de mars 2021, par l’OFBS.

Des patients français transférés en Belgique dans le cadre de l’épidémie de Covid-19

Afin de limiter les tensions sur le système de santé régional, 51 patients des Hauts-de-France ont été transférés depuis le 2 mars, dont 17 vers des hôpitaux belges. L’Agence Régionale de Santé (ARS) Hauts-de-France explique que les établissements concernés sont des « hôpitaux belges frontaliers, partenaires habituels des hôpitaux français dans le cadre d’accords transfrontaliers » (comme les conventions inter-hospitalières ou les ZOAST). Les hôpitaux de Furnes, Courtrai, Tournai, et Namur font ainsi parti de la quinzaine d’établissements belges ayant accueilli des patients français durant le mois de mars.

« Chaque transfert est réalisé sur décision médicale, selon l’état de santé du patient, en concertation entre les médecins de l’établissement d’origine, de l’établissement d’accueil et du SAMU, et bien sûr avec l’accord préalable de la famille » détaille encore l’ARS.

Au printemps et à l’automne 2020, les deux pays avaient déjà effectué des transferts de patients mais ceux-ci s’étaient faits vers leurs autres voisins, en particuliers l’Allemagne. C’est la première fois dans le contexte du Covid-19 que ces transferts se sont effectués entre la France et la Belgique. Actuellement, les Hauts-de-France n’adressent plus de nouveaux patients vers la Belgique, compte tenu de l’évolution de l’épidémie et des tensions hospitalières outre-quiévrain.


La Belgique inscrit les droits des personnes handicapées dans sa Constitution

« Chaque personne en situation de handicap a le droit à une pleine inclusion dans la société, y compris le droit à des aménagements raisonnables. » C’est une petite phrase mais qui signifie beaucoup. Car il s’agit du nouvel article de la Constitution, l’article 22ter, inséré le 17 mars et entré en vigueur le 30 mars.

Réclamée depuis plus de dix ans par les associations, cette révision de la Constitution est le fruit d’une initiative de divers sénateurs. Cependant, comme le précise la rapporteuse du projet « il faut maintenant mettre en œuvre des droits concrets et effectifs [et] nous assurer que ces engagements ne restent pas symboliques mais qu’ils trouvent une substance dans des initiatives législatives ».

Cette décision fait écho à la publication au début du mois de la « Stratégie en faveur des droits des personnes handicapées 2021-2030 » par la Commission Européenne. L’une des initiatives phares détaillées dans cette stratégie concerne notamment la proposition d’ici 2023, « de créer une carte européenne du handicap qui devrait être reconnue dans l’ensemble des États membres ». Cette carte s’appuiera sur l’expérience du projet pilote de carte européenne du handicap en cours dans huit États (dont la Belgique) et sur la carte européenne de stationnement pour les personnes handicapées.


L’Union Européenne face au vieillissement démographique: consultation publique et mobilité transnationale des travailleurs

Confrontée au défi du vieillissement démographique de sa population, l’Union Européenne (UE) a lancé en janvier dernier une consultation publique, ouverte à tous les citoyens afin de recueillir leur avis sur « la manière d’anticiper et de relever les défis et les possibilités que présente le vieillissement de la population de l’UE », dans le but de « contribuer à la préparation d’éventuelles réponses politiques ».

La Commission Européenne invite en particulier les « parties prenantes et [les] personnes qui s’intéressent aux politiques liées au vieillissement ou qui sont concernées par différents aspects du vieillissement » à exprimer leur avis jusqu’au 21 avril, minuit.

Pour répondre aux exigences de cette société vieillissante, une augmentation de près de 11 millions du nombre de professionnels de la santé et des prestataires de soins de longue durée sera nécessaire d’ici 2030. Or, une part de plus en plus importante de ces travailleurs est issue d’autres pays. Ainsi, en 2018, la part de médecins formés à l’étranger s’élevait à environ 11,5% en France et plus de 12% en Belgique. La mobilité des professionnels est donc une piste que l’UE ne peut pas négliger, comme développé dans le rapport du centre commun de recherche de la Commission.


Après trois ans de négociations, l’évaluation commune des technologies de la santé se précise

Ce 24 mars, le Conseil de l’UE a donné mandat à la présidence tournante portugaise pour entamer les négociations avec le Parlement européen sur un projet de loi concernant l’évaluation des technologies de la santé* (ou ETS).

Après plus de trois ans de pourparlers, la Commission ayant adopté une proposition de règlement relatif à l’ETS en janvier 2018, ce mandat constitue donc une étape importante. Comme le développe Marta Temido, ministre portugaise de la santé : « Une fois adopté, le règlement relatif à l’évaluation des technologies de la santé représentera une avancée majeure dans le domaine de la santé. Il constituera un cadre de coopération solide au bénéfice des États membres, de l’industrie et, surtout, des patients. »

La législation prévoit notamment la création d’un groupe de coordination composé des autorités sanitaires nationales. Ce groupe travaillera sur des évaluations cliniques communes et des consultations scientifiques communes sur les technologies de la santé. L’identification des technologies de la santé émergentes ainsi que la coopération volontaire en matière d’ETS feront également partie des domaines d’action au niveau européen.

* L’on entend par « technologies de la santé » les médicaments, dispositifs médicaux, méthodes de diagnostic et de traitement, rééducation et méthodes de prévention.

Brèves – février 2021

Retrouvez une sélection de l’actualité de la santé transfrontalière franco-belge de février 2021, par l’OFBS.

Un mémo pour connaître les mesures Covid-19 en vigueur en France et en Belgique.

Faut-il une quarantaine ? Quels sont les horaires du couvre-feu ? Peut-on aller faire ses courses ? Il n’est pas toujours évident de se retrouver dans l’amoncellement des mesures prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 en France et en Belgique, à fortiori lorsqu’on est frontalier.

C’est fort de ce constat que l’OFBS a décidé de réaliser un mémo synthétisant les informations des autorités des deux pays. Le mémo intègre également des liens vers les documents officiels (attestation dérogatoire française ou attestation sur l’honneur belge par exemple), afin de simplifier le quotidien des résidents et travailleurs frontaliers.

Une première version sera disponible début mars sur le site de l’OFBS ainsi que sur sa page Facebook. Par la suite, le document sera régulièrement actualisé en fonction des décisions prises par les autorités.


Les projets medtech fleurissent le long de la frontière franco-belge

La région transfrontalière Hauts-de-France/Wallonie/Flandre est-elle en train de devenir un haut lieu de l’innovation technologique en santé ? C’est en tous cas ce à quoi aspirent plusieurs projets en recherche et innovation développés dans le cadre du programme INTERREG France-Wallonie-Vlaanderen.

Le projet MAT(T)ISSE propose ainsi de « créer une nouvelle bioprothèse, dispositif médical implantable de classe 3, qui a pour but d’aider l’organisme à restaurer des régions lésées suite à des interventions chirurgicales curatives ». Si le projet se concentre sur l’application mammaire (suite à des mastectomies), les partenaires envisagent également d’autres applications futures pour les implants de reconstruction (chirurgie thérapeutique et esthétique). En effet, le modèle développé pourra être transposé à d’autres parties du corps.

En plus de coordonner le projet MAT(T)ISSE, le CHU de Lille est également partenaire associé, au côté de l’AZ Groeninge, du projet MDTex. L’ambition de MDTex est de « donner à la zone transfrontalière une visibilité européenne comme acteur de premier plan dans le secteur des dispositifs médicaux textiles. » Pour ce faire, le projet initie des collaborations transfrontalières entre industriels, académiques et centres de recherches autour de six thématiques : les implants, la filtration biologique, la médecine régénérative, la compression et la contention, le monitoring, et la médecine thérapeutique. 


Concertations transfrontalières sur les mesures à prendre contre l’épidémie de Covid-19

Le printemps 2020 l’a prouvé : les mesures concertées entre États voisins sont primordiales pour la bonne gestion de l’épidémie. Les acteurs régionaux et nationaux l’ont bien compris et se réunissent donc souvent afin d’échanger sur les mesures à prendre.

Une réunion extraordinaire du Sommet des exécutifs de la Grande Région s’est ainsi tenue jeudi 18 février, en raison de l’explosion des cas en Moselle (France) et notamment de la forte présence des variants. Il a été convenu notamment de permettre, au travers d’engagements volontaires renforcés, aux travailleurs frontaliers et habitants des zones frontalières d’être testés, et d’accélérer le processus de séquençage des tests positifs pour déceler les variants.

Les dirigeants de l’UE, eux, se sont réunis les 25 et 26 février. A cette occasion, ils ont insisté sur la nécessité « d’accélérer d’urgence l’autorisation de vaccins, leur production et leur distribution ». A la demande de certains dirigeants, les travaux pour un « passeport vaccinal » (ou « certificats de vaccination ») se poursuivent afin d’établir des propositions pour l’été. Il a également été convenu de maintenir les restrictions des déplacements non essentiels pour le moment. Ces restrictions doivent cependant prendre en compte les spécificités des régions transfrontalières.


Le Nutri-Score prend de l’importance en Europe

Les autorités compétentes de sept pays européens (Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse) ont annoncé dans un accord général publié en janvier 2021, la mise en place d’un mécanisme de coordination transnational pour faciliter l’utilisation de l’étiquetage nutritionnel Nutri-Score sur la face avant des emballages.

Cette coopération se fera au sein de deux instances :

  • Un comité de pilotage, qui assure « l’élaboration et la mise en œuvre générales du système Nutri-Score » (dont la désignation des membres du comité scientifique). Une première réunion de ce comité s’est tenue le 25 janvier dernier.
  • Un comité scientifique, qui a pour but « d’apporter un avis indépendant sur une éventuelle évolution de l’algorithme actuel du Nutri-Score et sur les fondements scientifiques des effets du Nutri-Score dans le contexte du comportement des consommateurs ». Il s’est réuni pour la première fois ce 12 février.

Pour rappel, le Nutri-Score est un système d’étiquetage nutritionnel à code couleur apposé sur la face avant de l’emballage, et qui caractérise la valeur nutritionnelle des aliments et des boissons. Ce système a été élaboré et adopté en France en octobre 2017. Pour sa part, la Belgique l’a adopté dès avril 2018.


Crédits photos : mémo Covid-19 © OFBS | Logo Nutriscore © Santé Publique France